Biographie
«Une guitare était accrochée au mur chez nous, je l´ai, alors, saisie tout naturellement dans les mains … j’avais neuf ans,» se souvient Lenka Filipová de ses débuts. Elle a hérité la passion pour son instrument principal de sa mère, professeure de musique, et aussi de son frère Vlad qui jouait de la guitare et la lui apprenait. Ensuite, elle a suivi des cours de guitare du professeur Eduarda Šidla à l´École populaire de l´art et des études au Conservatoire de Prague chez le professeur Milan Zelenka. Egalement attirée par la poésie, elle mit en musique les poèmes de Vítězslav Nezval, grand poète tchèque, avec l’aide de son ami Štěpán Rak, virtuose de la guitare.
Lenka Filipová connaît bientôt son premier succès et les invitations pour des concerts s’enchaînent. C´est à l’âge de 16 ans qu´elle participe avec l´Ensemble musical d´instruments populaires de Brno à la tournée aux Etats-Unis et au Canada. Ses activités sont déjà à ce moment-là nombreux. Pendant ses études, Lenka Filipová chante et compose des chansons, elle se produit à la radio, à la télé, au Studio Viola et au théâtre Semafor comme l´invitée du grand chanteur tchèque Karel Gott.
Ses études en guitare classique ont continué à l’Académie internationale de la musique avec le professeur uruguayen renommé, Oscar Cacerèse, à Paris - une ville si attrayante et magique selon elle. C´est précisément à Paris où elle fait connaissance avec le milieu des chansonniers. Grâce à une grande chansonnière tchèque, Hana Hegerová, elle obtient des contacts utiles, par exemple: pour l´Olympia de Paris et un contrat à la maison prestigieuse d'édition «CBS» où elle a enregistré quelques chansons; elle se produit également dans des clubs, les médias etc.
Le moment crucial pour Lenka Filipová – c´est sa rencontre avec Francis Cabrel, chansonnier français (à ce moment-là, il faisait aussi ses enregistrements chez «CBS»). La chanson «Je l’aime à mourir», composée par Cabrel, avec les paroles tchèques écrites très vite par Zdeněk Rytíř, intitulée en tchèque «Zamilovaná (Amoureuse)» - fût interprétée par Lenka et enregistrée le 13 novembre 1980. Cette chanson devient le plus grand tube de sa carrière. «J´ai rencontré Francis, nous sommes devenus amis, puis j´ai entendu chez notre producteur commun les demos de son deuxième album et cette chanson, de tout l’album, me plaisait le plus … J´ai demandé à Francis de me permettre de la chanter en tchèque». Peu de temps après cet enregistrement est devenu très connu et populaire en Tchécoslovaquie ainsi qu’en France. Cabrel a appris que sa chanson «Je l´aime à mourir» a obtenu un grand succès.
«La chanson est sortie en même temps chez nous qu´en France et est devenue fatale pour nous deux» dit la musicienne qui a participé à deux tournées communes avec Francis Cabrel. Les paroles tchèques de la chanson intitulée «Amoureuse» ont vu le jour vite. «À l’époque, Zdeněk Rytíř me dictait les paroles par téléphone au moment où nous enregistrions la chanson dans le studio. En écoutant l´enregistrement attentivement, on se rend compte de comment je la chante - essoufflée comme lisant les paroles d´un morceau de papier … Oui, ça s’est passé vraiment comme ça!» avoue la chanteuse. Le single sort en 1981 et également fait partie du premier album, paru sous le même titre, et reçoit une récompense d´or.
Après son retour de France, elle chantait au programme d´une grande chanteuse tchèque Hana Zagorová avec l´ Orchestre de Karel Vágner.
Depuis sa jeunesse, elle était proche du chanteur Karel Zich qui invite Lenka Filipová, encore étudiante du conservatoire, à participer aux concerts du groupe «Spirituál kvintet». Après son engagement chez Hana Zagorová, elle se produisit avec le groupe «Flop» de Karel Zich. «À l’époque nous étions souvent ensemble dans les médias, nous avions quelques tubes en commun, comme par exemple la chanson Mosty (Ponts). Notre relation amicale perdura même après que Karel Zich ait commencé avec la musique rock. Quant à moi, j´ai formé mon premier groupe Domino. Chacun continuant son style, nous sommes pourtant restés de grands amis pour toujours. Tous les deux nous étions obsédés par la musique, surtout de guitare sous toutes ses formes» dit Lenka Filipová. D´ailleurs, elle joue souvent sur la guitare ayant appartenu à Karel Zich, décédé tragiquement pendant une plongée en Corse.
Au cours des années quatre-vingt sortent plusieurs albums studio de Lenka Filipová applaudis par les auditeurs et intitulés: «Quo vadis» (version anglo-française pour l´export), «Lenka» , «Řeka života (Rivière de la vie)» ou «Částečné zatmění srdce (Éclipse partielle du cœur)». Les compositions comme «Prý se tomu říká láska (Il paraît qu´on appelle cela l´amour)», «Za všechno může čas (Le temps cause tout)» ou «Toulavý valčík (Valse vagabonde)» deviennent bien connues. La plupart des textes sont écrits par Zdeněk Rytíř, ces paroles dont Lenka Filipová dit qu´elles ne vieillissent pas, qu´elle ne cesse pas d´aimer les chanter.
Lenka Filipová se présente pour la première fois au public avec son groupe d´accompagnement Domino. Elle interprète ses chansons en tchèque, sa langue maternelle, et, en outre, en langues étrangères – français, anglais, russe. Elle s´ intéresse également à d´autres langues. Grâce à ces connaissances, elle est invitée à représenter la Suisse en 1988 à Eurovision Song Contest, compétition internationale de chansons. Lenka Filipová était censée chanter la chanson intitulée «Ne partez pas sans moi». «Ma participation a été interdite peu avant mon départ et cette chanson a été interprétée par une remplaçante – en ce temps-là par une chanteuse pas très connue – Céline Dion. Et elle a remporté la compétition,» se souvient Lenka Filipová. Sa collègue canadienne est devenue une vedette mondiale. En juin 2008, Céline Dion choisit Lenka Filipová parmi plusieurs candidats comme invitée pour qu´elle chante en première partie à son concert pragois à l’Arène O2. Les deux chanteuses se rencontrent (pour la première fois) dans les coulisses et Lenka a l´occasion de lui raconter toute l´histoire de la compétition en Suisse. «Céline m´a demandé: ‘Alors c´est à vous que je dois ma carrière?’» rit aujourd´hui la chanteuse Lenka Filipová, connue à l´étranger quand bien même elle n’a pas participé à cette compétition.
Outre sa carrière de chansonnière, Lenka Filipová continue celle de guitariste classique. C´est quand même le ton attachant de la guitare classique qui l´a amené à la musique. En 1990 elle sort son premier album classique intitulé Concertino, dédié aux compositeurs de guitare d´il y a plusieurs siècles. L´album présente des compositions originelles pour la guitare et l´héritage de Vivaldi, Bach, Dowland, Tárreg – classique de la guitare espagnole ainsi que des compositions contemporaines de Milan Tesař. Ce premier album est suivi de deux autres. «Je veux toujours présenter la beauté de la guitare classique aux auditeurs, parfois j´ai l´impression que le concert est aussi une activité éducative. Rares sont ceux qui reconnaissent des nuances de guitare,» explique la guitariste qui a enrichi sa collection d´instruments également par une guitare folk et électrique.
La popularité de Lenka Filipová se poursuit dans les années quatre-vingt-dix. Elle appartient au Top 10 des chanteuses et réussit à garder une bonne place dans la compétition «Rossignol tchèque». Elle obtient le prix de l´Académie de la musique populaire pour son album «Le monde est devenu fou (Svět se zbláznil)».
Lenka Filipová continue à se présenter essentiellement durant ses concerts. Par ailleurs, apparaissent dans les bacs, quelques compilations de ses plus grands tubes.
Sa fille, Lenka Filipová, surnommée Lenny, accompagne pendant des années sa mère au piano. «Je suis très fière d´elle. Je souhaite qu´elle fasse de la musique par plaisir et que la musique l´accompagne toute sa vie comme sa meilleure amie. Ce qui est essentiel, c´est de chanter avec joie et amour, le public l´accueillera avec joie à son tour,» a déclaré sa mère. En 2016 Lenka Filipová - fille, s´est vue décerner pour son album débutant «Hearts» cinq prix par le jury de la compétition Ange (Anděl).
Le concert donné à la Gare Masaryk à Prague est enregistré en 2013 sur CD et DVD sous le titre «Concertino Live». Après avoir rencontré le musicien britannique Seane Barry, virtuose en harpe celtique, Lenka met sur la liste de ses concerts certaines balades celtiques appréciées par le public. L´idée de préparer un nouvel album unique est née. «Les chansons celtiques auraient dû apparaître plus tôt mais l´enregistrement se reportait sans cesse pour des raisons diverses,» explique la chanteuse et guitariste. L´album «Oppidum» n´est enregistré qu´en 2018. Avec ces balades celtiques, pleines d´harmonie, elle retourne en même temps sur scène après une période difficile dans sa vie privée. «J´ai compris que je dois me réjouir de la vie et surtout rester fidèle à moi-même,» ajoute l´artiste laquelle prépare un nouvel album de ses propres chansons avec les textes tchèques et la suite du projet Concertino.
Discographie:
Albums studio: Amoureuse (Zamilovaná), Quo vadis, Lenka, Rivière de la vie (Řeka života), Éclipse partielle du cœur (Částečné zatmění srdce), Lenka raconte les conte de guitare (Lenka vypravuje pohádky z kytary), Le sentiment 258 (Pocit 258), Le monde est devenu fou (Svět se zbláznil), Les chansons folkloriques (Lidové písničky), Mille manières pour tuer l´amour (Tisíc způsobů jak zabít lásku), Oppidum.
Albums acoustiques: Live, Concertino – Live
Albums classiques: Concertino, Over the rainbow, Concertino II, Concertino III
Albums sélectionnés: 1982 – 1992, Le temps cause tout (Za všechno může čas), L´amour cause tout (Za všechno může láska), The best of, Classic, acoustic & folk /3CD/, Les plus belles chansons de A à Z /7CD+DVD/ (Nejkrásnějí písničky od A do Z), Best Of /3CD + 2LP/
Traduit en français par Luděk Kanda et ses amis